le 24 août, 2018
L'arrière gauche du MHB reprend petit à petit ses marques avec l'équipe première durant la préparation. (Panoramic)
Absent depuis un an et demi suite à son opération de l’épaule, Mathieu Grébille a retrouvé le collectif montpelliérain cet été. L’international français, repositionné à l’aile depuis le début de la préparation, évoque sa longue convalescence, son retour au hand et ses nouveaux objectifs.
Vous avez battu Nantes (31-27) jeudi soir lors de votre première rencontre dans l’Eurotournoi. Qu’avez-vous pensé de ce match ?
On avait à coeur de faire un bon match puisqu’on restait sur deux défaites (face à Berlin et Barcelone, ndlr). C’était important de retrouver la victoire. La première période a été très équilibrée. On manquait de densité physique en défense et on perdait trop de ballon. Il y a eu du mieux après le repos. On a fait un match sérieux et tout le monde a pu participer. Il y a encore des choses à régler mais c’est normal, ce sera même encore le cas en début de saison.
Comment trouvez-vous l’équipe à une semaine du Trophée des champions ?
La préparation a été bien chargée. On s’est beaucoup entraîné, ce qui peut expliquer qu’on ait été un peu dans le dur récemment. On s’approche à grands pas des matchs officiels et l’entraîneur (Patrice Canayer, ndlr) nous a demandé de monter d’un cran notre niveau de jeu et de détermination. D’être dans l’état d’esprit d’une équipe qui veut gagner. Je ne sais pas si on peut dire que l’équipe est prête, mais on a montré de belles choses, notamment en attaque même s’il y en a aussi eu des beaucoup moins bonnes. On va dire qu’on est en progression.
Vous retrouvez cet été l’équipe première du MHB que vous n’aviez plus côtoyée depuis mai 2017. Cela a dû vous faire drôle.
J’ai d’abord recommencé à jouer avec la réserve en janvier-février, et c’était difficile à l’époque, même en réserve. Je suis très content d’avoir retrouvé le groupe professionnel pour la préparation. Un an c’est interminable et je ne souhaite cela à personne. Je savoure ce qui m’arrive actuellement. Quand c’est dur à l’entrainement je relativise parce que je préfère souffrir en musculation que galérer à ne pouvoir rien faire. Et puis le groupe vit bien, c’est agréable de venir s’entraîner même quand c’est difficile.
« J’étais évidemment heureux de voir les copains gagner mais j’avais envie de le vivre avec eux »
Avez-vous aujourd’hui retrouvé toutes vos facultés de tir ?
Oui et non. Avant mon opération, les ligaments de mon épaule étaient hyper laxes, ce qui me permettait de pouvoir énormément reculer mon bras pour préparer mon shoot. Mais cela provoquait aussi des blessures parce que mon épaule était trop souple et se déboîtait. Pour éviter que cela ne se reproduise, on a décidé qu’il fallait que je me fasse opérer. On m’a fixé une butée de façon à ce que mon bras droit ne puisse plus reculer trop loin derrière. J’ai dû réapprendre à shooter, avec un nouveau mouvement. Cela prend beaucoup de temps mais je sens que ça progresse. A l’entraînement certains me disent qu’on dirait que je shoote comme si je n’avais pas été opéré, ça fait du bien au moral. Je me sens de mieux en mieux même si je n’aurais plus autant de facilités qu’avant pour tirer.
Comment avez-vous vécu votre longue convalescence ?
Quand tu te blesses à ton épaule de shoot, ce n’est pas facile. Tu penses immédiatement à un joueur comme Wissem (Hmam) qui du jour au lendemain ne pouvait plus tirer. On n’a pas eu la même blessure mais tu te poses quand même des questions. Je me suis assez vite dit que j’avais un challenge à relever. J’ai échangé avec des joueurs comme Xavier Barachet et Samuel Honrubia qui avaient subi cette opération. J’ai eu des retours positifs, ça m’a fait du bien parce qu’un an pour revenir c’est long et je ne suis pas quelqu’un qui aime patienter. Au début c’est long, mais quand tu te rends compte que les choses s’améliorent ça t’encourage à travailler encore plus pour progresser.
N’était-ce pas trop difficile de ne pas pouvoir participer à la belle épopée de la saison dernière ?
J’ai vu l’équipe qui fonctionnait bien, qui a réussi quelque chose d’extraordinaire en Ligue des champions. De manquer ça, alors que je suis là depuis de longues années, c’était frustrant. J’étais évidemment heureux de voir les copains gagner mais j’avais envie de le vivre avec eux. D’ailleurs, à l’entraînement je leur dis que c’est super ce qu’ils ont fait mais qu’il faut encore travailler dur parce qu’il faudrait le refaire (rires).
« Je n’avais pas envie que l’histoire (avec Montpellier) s’arrête comme ça »
Vous avez cet été prolongé à Montpellier jusqu’en 2020. Est-ce que cela a été une surprise pour vous ?
Il y avait eu pas mal de discussions avant cela. C’était difficile pour moi, censé être un joueur majeur de l’équipe, avec de grosses attentes placées en moi auxquelles je ne pouvais plus répondre à cause de mes blessures. A un moment on m’a dit qu’il vaudrait mieux que j’aille voir ailleurs pour retrouver du temps de jeu. Mais je leur ai dis que j’étais attaché à ce club et que je n’avais pas envie que l’histoire s’arrête comme ça. J’ai fait des sacrifices financiers pour rester à Montpellier et les dirigeants ont fait un pas vers moi. Ils m’ont donné un an de plus (il était sous contrat jusqu’en 2019, ndlr) pour pouvoir retrouver mon niveau d’avant.
Depuis le début de la préparation vous évoluez au poste d’ailier gauche. Est-ce que cela pourrait durer ?
Je ne sais pas. Mais mon objectif est de gagner des matchs avec ce club et de jouer donc je suis prêt à évoluer à l’aile ou au pivot si on me le demande. Je suis au service de l’équipe. Je suis très heureux de reprendre, d’éprouver du plaisir sur le terrain, je jouerai où l’équipe a besoin de moi. J’ai déjà joué à l’aile même si j’ai été formé à l’arrière. Rien n’est figé dans le hand. La grande différence c’est qu’à ce poste on court beaucoup plus et on a moins le ballon. Mais quand on l’a il ne faut pas se manquer. C’est un rôle de finisseur.
Que peut-on vous souhaiter ?
Une bonne santé. Pour le reste je me débrouillerai. Je veux être le meilleur possible sur le terrain pour faire gagner Montpellier. J’espère apporter un plus à l’équipe. On a changé de statut avec ce titre de champion d’Europe, on va devoir tous être bons parce qu’on va nous attendre partout.
Propos recueillis par Régis Aumont