le 15 janvier, 2017
Comme de nombreux cadres, Michaël Guigou a pu être économisé lors des deux premiers matchs. (Panoramic)
A bientôt 35 ans, Michaël Guigou dispute son premier championnat du monde en France. Après deux succès aisés, le génial ailier gauche aborde le prochain match des Bleus face à la Norvège, dimanche après-midi, avec confiance dans un collectif qui a selon lui appris de ses dernières compétitions.
Comment est-ce que le groupe a réagi au forfait de Luka ?
Malheureusement ce sont des choses qui arrivent dans une compétition. Il faut s’adapter rapidement. Les gros matchs arrivent. On sait qu’on a d’autres solutions. On l’a vu avec Ludovic Fabregas qui, face au Japon, a beaucoup apporté sur ce poste. Je suis avant tout très déçu et très triste pour Luka. Surtout que c’est une compétition en France et qu’elle est survenue assez tôt. On va essayer, pour lui et pour le groupe, de pallier à son absence.
Quand on voit les rotations qu’il y a dans ce groupe, cela permet de ne pas trop vs’inquiéter, non ?
Oui, c’est vrai que tous les postes sont triplés voire quadruplés. On perd forcément en qualité selon certaines pertes. Mais on a ce qu’il faut pour pallier à son absence. On n’a pas le choix et on va le faire.
Quel bilan faites-vous des deux premiers matchs ?
On a tous tourné, on a tous participé. Mise à part la blessure de Luka tout s’est bien passé, tout le monde est bien entré dans le tournoi. On va aussi pouvoir intégrer Timothey (N’Guessan) qui va revenir. William (Accambray) a aussi effectué de bons débuts. Ça lui a permis d’avoir du temps de jeu qu’il n’aurait peut-être pas eu si Timothey avait été présent. On a fait deux bons matchs. De ce que j’ai vu de la Norvège face à la Pologne, ils n’ont pas forcément été convaincants. De toute manière les trois équipes que l’on va jouer vont, comme nous, hausser leur niveau de jeu. Ce sera sûrement un tout autre match qu’on aura à faire dimanche. C’est sûrement une petite revanche par rapport à ce qu’on a vécu l’année dernière (défaite lors de l’Euro 2016, ndlr). J’espère qu’on va montrer plus de détermination et plus d’envie. Cela va nous permettre de rentrer vraiment dans cette compétition.
« Je suis comme dans les autres compétitions »
Que reste-t-il de ce match-là dans le groupe ?
C’est un vrai signe. On a beau avoir de la qualité et être meilleur individuellement, on est dans un sport de combat. Si on ne va pas au combat, si tu ne mets pas plus d’envie que ton adversaire, généralement ça ne passe pas. C’est ce qu’il s’était aussi passé face à la Pologne (lors de l’Euro 2016 également, ndlr). On s’était fait manger là-dessus. Je pense que les deux dernières compétitions doivent nous servir par rapport à ça. Je pense qu’on aura l’envie de le montrer.
Vous aurez Sander Sagosen en face de vous, l’étoile montante du handball norvégien…
C’est un très bon joueur. C’est une très bonne recrue pour Paris. C’est un très bon demi-centre qui peut aussi jouer arrière gauche. Il peut être un très bon meneur et un très bon buteur. Il est jeune, il ne refuse pas le combat. Il est peut-être un peu plus faible en défense. Il fait partie des joueurs qu’on va devoir bien maîtriser. Il nous avait fait mal l’année dernière. C’est une équipe très complète et j’espère qu’on va les faire déjouer.
Comment vivez-vous cette compétition en France avec tout le vécu que vous avez ?
Je ne me pose pas trop de questions sur le fait que ça se joue en France. C’est juste du plaisir à être plus supporté. Je suis comme dans les autres compétitions. Je me concentre sur comment faire pour aller au bout. J’essaie de me préparer le mieux possible et de ne pas me prendre la tête. On va voir sur les gros matchs, on va découvrir des choses qui seront certainement exceptionnelles, comme le huitième de finale à Lille. Je n’y pense pas, je me concentre avant tout sur les penaltys, sur les choses sur lesquelles je dois progresser pour être prêt le jour J.
« La nouvelle paire d’entraîneurs me plaît bien »
Vous avez raté plusieurs jets de sept mètres dernièrement. Est-ce que cela vous agace ?
Depuis le début du Mondial je n’en ai raté qu’un… (rires). Oui c’est agaçant parce que je les travaille à l’entrainement. Celui que je rate contre le Japon je ne l’ai pas du tout préparé comme je le fais d’habitude. J’espère que ça va revenir. Je me mets une pression supplémentaire par rapport à ces échecs répétés, mais il y a que le travail qui paie et je travaille beaucoup pour redevenir efficace.
Le fait que ce soit un gardien peu connu vous a-t-il gêné dans votre préparation ?
Disons que quand je les tire à l’entrainement sur Thierry (Omeyer) ou sur Vincent (Gérard) c’est différent parce qu’on se connait par coeur. Mais il n’y a pas d’excuses à chercher. Des fois le ballon colle un peu plus, des fois tu viens de faire un aller-retour en sprint et tu es un peu plus fatigué. J’en ai marqué d’autres avant et ce n’est pas une excuse en soi.
Propos recueillis par Maxime Cohen